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Machu Picchu

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Longtemps, nous avons rêvé cette rencontre. Au détour d’une carte postale épinglée sur un mur, d’un vieux reportage à la télévision ou d’une leçon de géographie sur les bancs de quatrième primaire…

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…des visions de pierres, minutieusement assemblées, enroulées de brumes fantomatiques, ou de nuages s’attardant sur le vert sombre des montagnes alentours…

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…images d’une « citée perdue », quelque part, aux confins de la Cordillère des Andes, aux confins d’un autre temps….

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Perception quasi céleste, le Machu Picchu fascine l’humanité tout entière.

 

Lundi, 3 avril 2017, 8h45 du matin. Nous y sommes, pour de bon. Le Machu Picchu, devant nous. Cet instant dégage une intensité si forte que les frissons nous en viennent. En silence, nous pensons aussi au papa de Nathalie qui nous en parlait souvent et qui aurait bien voulu le vivre un jour. Difficile d’expliquer ces choses-là, mais au fond de l’âme, nous avons la conviction qu’aujourd’hui il est un peu là avec nous.

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Nous contemplons l’extraordinaire de nos propres yeux et, de nos doigts, touchons la pierre tiédie par les rayons du soleil. Pourtant, maintenant que nous marchons sur ces chemins pavés, maintenant que le songe devient réalité, le rêve ne semble pas s’arrêter. Nous ne sommes pas les premiers à le dire, mais en ce lieu, un je-ne-sais-quoi d’irréel et d’envoûtant s’empare de vous, et ce malgré les nuées de touristes sautant d’un coin à l’autre de la cité. La magie vient d’au-delà, d’une autre dimension.

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Vrai que les Incas ne connaissaient pas l’écriture et vrai aussi que les conquistadors balayèrent une grande partie de ce pan d’histoire. Mais aujourd’hui, au travers de ces dédales de pierres, la culture et la science de ce peuple semblent encore vouloir nous parler. Seulement, le génie inca est tellement bien dissimulé dans ces murs que nous, hommes modernes, ne sommes plus capables d’en percer le secret. Le monde du XXIe siècle ne sait pas comment des blocs de plusieurs dizaines de tonnes ont pu être acheminés sur ce promontoire, ni comment ceux-ci, dont certains possèdent jusqu’à douze côtés, ont pu être si parfaitement assemblés. Ne perdez pas votre temps sur internet, ne cherchez pas sur Wikipédia, vous n’y trouverez rien. Oublions un moment ces inventions, devenues nos dépendances, et admettons que nous avons égaré en chemin ce qui a permis d’écrire l’une des plus belles pages de notre terre.

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Voilà ce que nous crie, en silence, le Machu Picchu.

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Sans conteste l’un des temps forts de notre voyage, mais aussi de notre vie.

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Dans un registre diamétralement opposé, mais tout aussi unique et inoubliable à sa manière, voici quelques mots sur notre déplacement jusqu’à Aguas Calientes, village situé dans le creux de la vallée, au pied du Machu Picchu.

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Pour rejoindre cet endroit, trois solutions s’offrent aux voyageurs :

  1. Un trekking de quatre ou cinq jours de marche sur un véritable chemin inca => demande trop d’efforts tant aux enfants qu’au porte-monnaie (env. $ 400.-/pp), donc non ;

  2. Un trajet en train d’env. 1h30 => demande peu d’efforts pour les enfants, mais toujours trop pour le porte-monnaie (entre $ 130.- et $ 500.-/pp !), donc re-non…

 

Reste alors la solution 3, mes amis, et c’est pas cher ! Pour soles 60.- (env. CHF 20.-) tout inclus, une expérience à vous couper le souffle : 6 heures de minivan monté sur quatre pneus lisses véritables avec, aux commandes, ce qui s’est fait de mieux en termes de fous du volant sud-américains ces 50 dernières années.

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5 premières heures tout d’abord, sans doute les 300 minutes les plus longues de notre vie. D’interminables virages en lacets vous font grimper à 4300 mètres d’altitude puis dégringoler à 1500, sur fond de crissements de pneus qui n’aident en rien à oublier la rivière que vous voyez 600 mètres plus bas – oui, oui, celle dans le précipice – et la désagréable pensée qu’elle pourrait être votre dernière demeure. Alors vous prenez la main de votre fille assise à côté de vous parce que ce geste rassure les enfants depuis des milliers d'années. C’est magique !!

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Pour soles 60.- seulement disions-nous, 5 heures de touille et de rebouille d’estomacs. C’en est trop pour Arthur qui dit « stop ! » à sa manière en renvoyant son déjeuner juste derrière le siège du chauffeur, sans oublier ses habits et ceux de son papa. C’est génial !!

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Arrêt forcé quelques centaines de mètres plus loin à la blanchisserie locale, entendez par là une chute d’eau qui traverse la route, pour nettoyer tout ça. Mais… vite ! Car le fou du volant a déjà pied sur la pédale des gaz et main nerveuse sur le klaxon. On essaye de lui faire comprendre que rouler de la sorte ne va pas lui faire gagner du temps, que les enfants supportent mal. Rien y fait. On fonce ! On fonce oui, mais jusqu’à ce que Laetitia, certainement par solidarité envers son grand frère, devienne livide et veuille copier le frangin. Arthur, Laetitia, Laetitia, Arthur… et le chauffeur qui ne ralentit pas… et nous qui lui aboyons dessus… Une combinaison perdante sur toute la ligne.

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Et les autres passagers alors ? Et bien, une bande de joyeux lurons argentins ou chiliens plus en mode sortie de contemporains qu’en pèlerinage religieux, peu enclins à nous prêter main-forte dans cette galère. C'est fabuleux !

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La dernière et sixième heure, une dernière ligne PAS droite et non-asphaltée, sera celle de trop. La goutte d’eau qui fera déborder… Nathalie ! En cause, le dépassement d’un dernier minivan touristique qui roulait pourtant convenablement. « Ça suffit, vous allez tuer mes enfants !!... Ouvrez-moi cette porte, je veux descendre ! » Il faut apprécier ces mots en imaginant Nathalie verte de rage, droite comme un « i » et qui tient dans ses mains une gourde SIGG de 2 litres menaçant son interlocuteur.

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« Señora, cálmate, cálmate ! » rétorque en bredouillant le chauffard qui, en le disant, se calme lui-même. L’intervention musclée de Nathalie aura aussi le don de calmer sa conduite pour les… 15 minutes restantes…

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Au sortir du véhicule, rien de telle qu’une marche de 11 km pour nous remettre d'aplomb. Un magnifique parcours en bordure de jungle le long de rails de chemin de fer, heureusement peu fréquentés. Un tracé apparemment peu emprunté par des familles avec des enfants car nous n’en verrons pas d’autre que nous. 11 km, c’est long, mais avec des encouragements, cela passe plus vite. Beaucoup de promeneurs lanceront de gentils mots à la vue d’Arthur et Laetitia : « Allez, vous avez déjà fait plus de la moitié, bravo les enfants ! », « Congratulation ! », « Super ce que vous faites ! », … Fantastique moment !

 

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Pour terminer, un dernier mot sur notre famille d’accueil de Cusco. Une famille en or ! Un couple de franco-péruvien et leur adorable petite fille, Valentine, qui nous ont ouvert grand leurs portes durant une semaine, glissé plein de tuyaux sur la région et même invité dans le restaurant familial.

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M E R C I Paloma et Alexis ðŸ˜Š

Durant la marche de 11 km

La photo "Facebook" ou, pour les nostalgiques, la photo "carte postale" :-)

Notre journée au Machu Picchu

Notre journée au Machu Picchu

Cusco et environs

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