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Nous poursuivons notre route vers l’ouest en direction des Rocheuses et de l’océan Pacifique.

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Winnipeg – Calgary. Un faux-plat de 1'300 km. Un faux-plat tellement faux et tellement plat que nous avons l’impression de ne prendre aucune hauteur. Pourtant, Winnipeg rase la plaine à 250 mètres d’altitude alors que Calgary se perche à 1'100 mètres. Une longue route droite qui offre du temps aux co-pilotes pour vérifier l’état des comptes (toujours un grand moment) et préparer l’école du lendemain. Aussi, on meuble comme on peut les immenses espaces qui nous entourent en farfouillant dans le poste de radio à la recherche d’un peu de musique. On capte plus ou moins bien Radio Caribou (ça s’invente pas), une radio locale diffusant du… local. Entre deux airs de country music cadrant parfaitement avec le paysage, le dernier tube peu épicé de Céline Dion vient subitement engourdir les paupières et fait penser qu’il est l’heure de s’arrêter pour une petite pause. Heureusement, « les étoiles filantes » des Cowboys fringants aident à retrouver la pêche et à pousser encore quelques kilomètres jusqu’au prochain café (au passage, merci Sylvain d’avoir porté la musique de ce groupe québécois jusqu’à mes oreilles :-). Des monuments !).

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Au milieu des pick-up terreux et des Ford Taunus décrépites, les courbes élégantes de Joséphine (*) s’approprient les regards. Le moins que l’on puisse dire est que l’on ne passe pas inaperçus. Se parquer devant un relai routier de l’Alberta avec une Cadillac noire, dernier modèle, aux plaques new-yorkaises, est une expérience en soi. Derrière les vitres, sous les stetsons, l’étonnement est unanime. On devinerait même ce qu’il s’y dit : « Mais qu’est-ce que c’t’équipe peut bien venir faire dans notre patelin ?! ». Et imaginez lorsqu’on ouvre la bouche…

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Après Calgary, arrêt à Banff et son parc national, puis Golden, Kamloops et enfin… Vancouver et le Pacifique. Ça y est, we did it, yeehaaa ! Bon, vous nous direz que rallier les deux océans en quatre-roues n’est pas chose spectaculaire et encore moins sportive. Bien vrai. Mais… quand même, nous sommes arrivés sur la côte Ouest la fleur aux dents, ivres de joie. Faut pas chercher, c’est comme ça. Il suffit parfois de peu pour être heureux…

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Au fil du parcours, de belles rencontres l’espace d’un soir ou d’une semaine. Des hommes, des femmes et des enfants que nous reverrons peut-être un jour, peut-être pas. Parfois, au moment de se dire au revoir, il arrive que les gorges se nouent, que les cœurs se serrent. Sans autre attache, c’est un peu de famille que nous laissons à chaque départ. Il faut l’accepter, c’est la logique du voyage. Certains disent qu’ils viendront en Suisse nous rendre visite et voir les montagnes, les montres et déguster du chocolat quelque part entre Zurich et le lac de Genève. Nous laissons nos coordonnées. Nous verrons bien…

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A bientôt

 

(*) Joséphine ? Oui, c’est comme ça que l’on a baptisé notre GPS et, par extension, notre voiture. Pourquoi ? Aucune idée ! Parce que, peut-être, quand nous sommes perdus au milieu de nulle part, elle est notre ange-gardien…  

Moueh bon, il fallait « oser oser » la faire celle-là !...

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