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Lunenburg, Nouvelle-Ecosse, Canada

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Le jeudi 1er septembre 2016, nous avons quitté l’est des Etats-Unis pour rejoindre le Canada, parfaitement dans le timing que nous nous étions fixés. Un « parfaitement » un peu trop… parfait à notre goût. Voir plus bas.

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La bonne humeur du réveil résidait moins dans la perspective des 600 km de route à faire que dans les deux heures de traversée en ferry reliant St-John (province du Nouveau-Brunswick) à Digby (province de la Nouvelle-Ecosse). Cette virée en mer à mi-parcours, tant attendue par les enfants, permet d’éviter 6 heures de routes supplémentaires, à condition bien sûr de ne pas se fourvoyer en chemin et de parvenir à temps sur le bateau. Aucun risque, vous pensez bien. Les deux vieux routards que nous sommes, Nathalie et moi, savent gérer les aléas d’un voyage et en maîtrisent les moindres détails.

Ainsi, mis à part une prise de conscience légèrement tardive, le matin même, que les horloges du Nouveau-Brunswick comptent une heure d’avance sur celles de l’est américain, une voiture assoiffée et aucune station-service en vue (petit détour de 45 minutes), cette douanière curieuse, au passage de la frontière, qui voulait tout savoir sur notre vie à tel point que nous avons été invités à rejoindre ses collègues dans le poste pour poursuivre l’histoire, des routes chaotiques mangées par des hivers criant famine, 5 arrêts pipi et 14 « bientôt ! » à la question des enfants « C’est quand qu’on arrive ? », l’embarquement sur le fil et notre arrivée dans le pays à la feuille d’érable se sont passés dans d’excellentes conditions.

« Mais... les braves Gendre aiment bien que l’on suive une autre route qu’eux » aurait pu chanter un certain poète à moustaches.

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Se faufiler dans cet immense pays par la petite porte est une idée qui nous plaisait bien. La majorité des voyageurs atterrissent à Montréal, visitent la ville et poursuivent quelques jours par une descente du St-Laurent, poussant parfois jusqu’en Gaspésie. La faute au manque de temps, rares sont ceux qui s’aventurent jusqu’en Nouvelle-Ecosse. Mais quand on a 12 mois, héhé !…

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Comme premier port d’attache, Lunenburg. Ce paisible village de pêcheurs est l’occasion, après un mois de vadrouille, de faire un petit point sur le moral des troupes et vérifier si bel et bien l’aventure se met en 4 pour nous.

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Il faut se rendre à l’évidence, nous nous imposons une allure trop rapide en ce début de voyage et nous nous essoufflons. Il semblerait que nous ayons flanqué aux oubliettes un truc tout bête qui devait être pourtant le fil rouge de notre aventure : prendre son temps. « Petites foulées », « à vitesse humaine », tu parles ! Que de beaux mots. Bien souvent, au lieu de se laisser porter par l’instant, nous suivons l’itinéraire et le calendrier affichés sur le blog. On a dit que le 1er septembre on serait au Canada. Le 1er septembre, on est au Canada. Bravo.

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L’aventure se met tellement bien en 4 qu’il y en a pour 8. Le guide écrit « ce magnifique musée possède la plus étincelante blablabla… » : on y va, « cet édifice est le plus remarquable blablabla… » : on peut pas louper ça. Superlatif, quand tu nous tiens ! Alors, semblables à des obsédés du culturel à la recherche d’un sevrage progressif, nous nous imposons des règles : désormais, un jour sur trois, rien, si ce n’est l’école le matin. Pousser la porte d’un musée nécessite peu d’énergie. En revanche, être disponible, prendre le temps de s’assoir et d’écouter ou simplement parler en exige bien davantage lorsqu’on vit ensemble 24 heures sur 24.

 

A suivre…

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