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Bolivie – 2nd partie

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Il y a beaucoup d’avantages à voyager à cinq.

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D’abord, la rencontre avec Lorenzo apporte de l’air frais à nos « petites habitudes » (eh oui, même dans un voyage comme celui-ci…). Avec d’autres mots, d’autres perspectives, sa présence bouscule notre petit train-train quotidien et dissipe les petites tensions qui prennent immanquablement racine lorsque, depuis dix mois, l’on a des parents (légèrement) insistants, reprochant à Arthur ou Laetitia de ne pas avoir éteint la lumière ou tiré la chasse d’eau des toilettes.

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Et puis, ce sont plein d’idées neuves que vous pouvez échanger ensemble pour esquisser la suite du parcours. Des tuyaux glanés, çà et là, dans des discussions entre voyageurs ou avec des chauffeurs de taxi amoureux de leur pays. À la réflexion, le meilleur des guides papier ne vaut pas un boliviano face aux mines d’informations récoltées en chemin.

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De plus, notre compagnon de route adore les enfants. Ce qui signifie, pour nous, un peu de repos. Le courant a très vite passé avec Arthur et Laetitia. Jeux de devinettes, petits cadeaux, courses dans la nature, sans oublier les quelques fois où Laetitia, fatiguée à la fin d’une longue marche, finissait sur son dos… Avec nous, Lorenzo dormait comme un loir toutes les nuits !

 

Vendredi 19 mai, cap sur Potosi. À plus de 4000 mètres d’altitude, cette ville est considérée comme l’une des plus hautes du monde. Mais elle est surtout tristement connue pour son exploitation minière meurtrière tuant en masse, depuis le 16ème siècle, indiens autochtones, esclaves africains et aujourd’hui encore des Boliviens qui extraient l’argent, certains dès l’âge de douze ans, dans des conditions de sécurité désastreuses. Alors, pour « tenir », les hommes boivent fort, très fort. Un liquide translucide, à 96°, appelé « alcool du mineur » qui détruit l’estomac et la tête. Petite vie de misère, sans espoir, que l’on réfrène à grandes rasades de poison. Triste à dire, mais à leur place, pas sûr que nous ferions autrement.

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Nous avons décidé d’aller voir, malgré tout. Non par curiosité mal placée, mais pour tenter de comprendre l’ingratitude et contribuer, par la somme versée pour acheter les billets d’entrée, à améliorer modestement leur sort (une partie leur est reversée). A-t-on bien fait ? A-t-on mal fait ? Nous ne le regrettons pas…

Salar d’Uyuni

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Comme de coutume depuis le début du voyage, nous faisons notre possible pour fuir les hordes de touristes. Et du tourisme, il y en a dans le Salar d’Uyuni, désert de sel le plus grand du monde et site le plus visité de Bolivie. Il n’est pas rare de voir dans le coin 30 ou 50 pick-up en file indienne. Et de ça, on n’en veut pas. Alors, toujours accompagnés de notre barbu bien sympathique, nous choisissons de nous rendre à Tupiza, un gros patelin situé à l’est du désert. Cela demande un peu d’effort pour y aller, mais l’endroit présente l’immense avantage de visiter la région dans le sens des aiguilles d’une montre, soit à contre-courant des groupes. Bonne décision. Hormis une petite grappe de jeunes français qui nous accompagnent, le Salar est à nous !

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Silence, vent et démesure blanche sous une voûte bleue immense. Les yeux fermés, seuls… Suspendus quelque part, entre sel et ciel.

Quatre jours à rayonner (dans tous les sens du terme) sur ces hauts-plateaux, à surprendre des vigognes ou des viscaches par-ci, des ouettes des Andes ou flamants de James par-là et à profiter chaque seconde de ces instants magiques.

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Avant le départ, nous avions placé le Salar d’Uyuni en haut de la liste des choses à ne pas manquer durant notre aventure. Aujourd’hui, nous savons pourquoi.

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À bientôt pour quelques histoires chiliennes !

Salar d'Uyuni

Sud Lipez, dans la région du Salar

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