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Côte Ouest des USA

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Nous vous le disions dans une précédente bafouille, nous avons un « retard » d’un mois environ sur l’itinéraire prévu. Ce mois de retard, nous l’accusons aussi au niveau du blog. Et parce qu’il pèse un peu de vous narrer nos pérégrinations avec autant de décalage, nous allons vous raconter la descente de la côte ouest des USA avec le grand braquet, histoire de mettre les pendules à l’heure : un mois dans un tel voyage, c’est presque une vie tant les journées sont denses. Et se souvenir de ce que nous avons fait aussi loin non seulement relève du défi, mais requiert un puissant effort intellectuel peu en phase avec notre état d’esprit du moment.

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Alors voilà…

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Après trois mois d’errance canadienne, nous traversons à nouveau, début décembre, la frontière des États-Unis. Deux heures d’attente en plein midi… le temps qu’il faut pour présenter, gargouillant et somnolent, quatre passeports rouges à croix blanches. Encore une fois, les douaniers se montrent curieux de cette famille suisse peu commune (la curiosité doit être une déformation professionnelle chez les gens de ce métier). Incrédules, les sourcils de notre interlocuteur se lèvent d’étonnement lorsqu’on explique que nous sommes arrivés par la route depuis Boston. Cette sensation d’incompréhension, nous l’avions déjà vécue en 2005 en Asie du sud-est, quand nous expliquions que c’était le train qui nous avait amené d’Europe jusqu’ici, à la différence près qu’un Vietnamien est nettement plus expressif et plus enjoué qu’un douanier américain.

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Durant ce mois, nous aurons foulé les trottoirs de la très belle ville de Seattle, logé là chez une chouette famille avec qui nous aurons refait le monde, un soir, à petits coups de « Pale » et fabriqué ensemble du miel d’abeilles le temps d’un dimanche après-midi.

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Puis, au tour de Portland et de LA rencontre de la côte Ouest. Les présentations à peine terminées, un petit je-ne-sais-quoi nous chuchotait déjà à l’oreille que quitter Vicky quelques jours plus tard serait un crève-cœur. Comme elle le dit si bien elle-même de son air malicieux, Vicky est une jeune fille de treize ans et demi prisonnière d’un corps de huitante ans. Un petit bout de femme pétillante, rayonnante, débordant d’une énergie et d’un optimisme qui vous donnent envie de soulever des montagnes, dès l’aube. Un petit bout de femme comme on en fait plus. Nous avions un problème de longues dates avec l’agence de location de notre voiture, aussitôt elle s’est proposée de leur téléphoner. Dix minutes plus tard, l’affaire était réglée. « Les gens manquent parfois de ressources pour résoudre les difficultés qui se présentent à eux. A nous de les aiguiller afin de stimuler leur imagination qui les conduira vers la solution. », nous disait-elle.

En cette période de l’Avant, sa maison elle-même étincelait de lumière. Des sucres d’orge, des dizaines de boîtes à musique (résultat de plus de 50 ans de collection), des bougies, des Pères-Noël, des bonhommes de neige… les yeux d’Arthur et de Laetitia en brillent encore.

Nous nous sommes promis de nous revoir dans deux ans, en Suisse. Elle viendra accompagnée de son amie Lynda avec qui nous avons également passé de très bons moments.

 

Ensuite, descente de l’Oregon plein sud sous un manteau neigeux comme la Suisse n’en a plus connu depuis des lustres. Sisters, Bend, Crater Lake, autant de splendeurs délaissées par le tourisme du vieux continent. Les aéroports internationaux en seraient-ils trop éloignés ? On ne sait pas. On ne va pas s’en plaindre…

 

La Californie, dernière étape nord-américaine, semble à des années-lumière du centre de l’Oregon. En l’espace d’une semaine, le thermomètre a gagné 50°C et affiche un fringuant 20°C à San Francisco. Avec trois couches d’habits en moins sur le dos, prendre le déjeuner sur une terrasse, baignée de soleil, rend le bol de café plus savoureux.

Se balader sur le Golden Gate, flâner le long de la Columbus Avenue, découvrir le Pier 39 et ses lions de mer, San Francisco aura été notre ville coup de cœur du Pacifique.

Saumon fumé, filets de bœuf, sauce morilles et cabernet sauvignon de la Napa Valley, quelques délices terrestres qui nous feront oublier, le temps du repas de Noël, l’éloignement de la famille. Les Skype, Facebook et autre WhatsApp ne comblent pas tout et ce que l’on appelle « chaleur humaine » ne se programme, heureusement, pas encore. Les enfants, les premiers, ont la nostalgie des proches et les outils informatiques ne remplacent pas les genoux d’un grand-papa ou une caresse d’une grand-maman. Partir une année est quelque chose de merveilleux, mais il y a toujours des petits revers à la médaille…

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C’est non loin d’un parc national abritant les plus grands sequoias de la planète que nous subirons encore une fois le diktat du temps et franchirons le cap de la nouvelle année. Ces géants n’en ont que faire d’être en 2016, 2017 ou 2300. Certains sont ici depuis deux ou trois millénaires, voire plus. Enfin, on ne sait pas très bien. Alors, une année de plus ou de moins…

Et comme pour montrer que tout cela n’a pas vraiment d’importance, Stéphane aura certainement vécu le réveillon le plus sobre des Amériques. Au menu, une demi-tasse de bouillon de légumes accompagnée d’une pastille de Bioflorin. S’ensuivirent le visionnage de La Grande Vadrouille pour donner une touche festive à la soirée, un « bonne année !» à minuit pile, une nouvelle pilule, puis un rapide départ au lit.

 

Los Angeles, grandeur et décadence

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Songeurs, on parcourt le Lonely Planet qui aguiche une partie de son lectorat par le superficiel « Augmentez vos chances d’apercevoir une star en buvant un verre au Barney’s Beanery ». Perplexes, on observe d’anciennes jolies femmes dissimuler leur tristesse sous le poids de sourires enflés de silicone, pendant qu’un pauvre bougre, jonchant le trottoir, dérange son monde et empêche de voir le panneau de Sunset Boulevard... Dubitatifs, on baisse les yeux pour voir les étoiles des célébrités d’Hollywood Boulevard qui se gomment sous les semelles du tourisme chinois. Le stress ambiant de la ville, le faux Zorro, la fausse Marylin, les vrais clochards, les Lamborghinis vrombissantes sur Beverly Hills… La Cité des anges (déchus ?) et son paraître n’ont guère séduit la famille Gendre, hormis peut-être ces beaux après-midis passés sur une place de jeu et cette matinée, à l’office postal, à préparer un paquet pour la Suisse en compagnie d’une adorable employée, qui en oubliera même de faire sa pause.

 

Disneyland et Legoland ont clos ces cinq premiers mois d’aventure avant de décoller pour le Costa-Rica, le 15 janvier. Un tout autre voyage commence…

 

Pour terminer et pour donner envie de lire le prochain article, une conclusion digne des feuilletons sirupeux de la côte Ouest :

Les 30°C du Costa Rica sauront-ils faire tomber la polaire de Nathalie et redonneront-ils à Stéphane ce petit air grincheux de début de voyage ?

 

Le scénario reste encore à écrire…

Seattle

Portland

Crater Lake, Oregon

Centre de l'Oregon

Premiers instants en Californie

San Francisco

Yosemite

Sequoia National Park

Kings Canyon et Red Rocks Canyon State Park

Los Angeles et Santa Monica

Disneyland et Legoland

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