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C’est au matin du lundi 24 avril que nous avons écrit nos dernières lignes péruviennes et tourné l’ultime page d’un chapitre qui restera gravé dans nos mémoires. Deux mois de souvenirs merveilleux, au goût de miel, mais aussi, c’est la vie, quelques heures plus sombres et éprouvantes.

 

Devant nos yeux, maintenant, la Bolivie. Un pays plus rude, plus pauvre que ses voisins sud-américains. Sur les trottoirs déjà, la misère est une évidence à la vue de ces dizaines de vieillards édentés attendant une pièce, seuls au monde. Maisons inachevées, aux murs de briques ocres, sans toit et sans fenêtre, les villes donnent le sentiment de se trouver plongées dans un chantier permanent.

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Et quel avenir pour cette jeune femme, agenouillée par terre, en train de vendre quelques pommes, son bébé emmailloté à côté d’elle ?

 

Et que penser de nous dans tout ça ?

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La Bolivie est un pays sans accès à la mer et donc, d’une certaine manière, dépourvu de porte vers le monde extérieur. Difficile dans ces conditions de développer des relations durables et de faire du commerce. Pourtant, son sol est une mine d’or, ou d’argent plutôt. Des montagnes entières de ce métal blanc. Mais là encore, faute de fonds et d’infrastructures, les gisements bruts sont vendus à un prix dérisoire au Chili qui ne se fait pas prier pour exploiter le filon en transformant la matière première et retirer les bénéfices.

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Au 21ème siècle, la Bolivie est recroquevillée sur elle-même et ne semble pas près de s’ouvrir. Mais ce n’est qu’une question de temps. Le déclic viendra peut-être du tourisme. Aujourd’hui, son développement n’en est qu’à ses balbutiements. Peu d’organisation, peu d’hôtels de standing, rien n’est vraiment en place pour accueillir des voyageurs autres que des routards. Mais le potentiel est là et les sites à visiter, magnifiques, n’ont pas à rougir face à ceux du Pérou ou du Chili.

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En ce qui nous concerne, nous avons adoré la Bolivie. Voici quelques extraits de nos premières semaines…

 

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Copacabana

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Après une ou deux formalités administratives remplies, puis, allez savoir pourquoi, aucun petit sous versé dans le « bas de laine » douanier (c’est en principe la règle si l’on veut aller plus loin…) et hop ! nous voilà à nouveau au bord du lac Titicaca, mais côté sud cette fois-ci, rive bolivienne.

Petite baie saupoudrée de sable blanc et collines en forme de pain de sucre, il n’en aura pas fallu plus pour trouver à la zone un air brésilien et la baptiser « Copacabana ». À mi-chemin entre Puno et La Paz, bon nombre d’occidentaux choisissent de mettre ici sandales à terre pour y passer la nuit, avant de repartir le lendemain aux premières heures du jour. Et comme il est difficile de faire sans, on fait nous aussi nos touristes et on se lâche. Alors c’est baby-foot et bière au soleil l’après-midi durant, avec pour toute partie « culturelle », la musique détachée des deux Bob (Dylan et Marley) que passe en boucle le resto-bar du coin. Sympa.

La Paz

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Vous voulez gagner votre prochain pari à coup sûr ? Amenez la Bolivie dans la prochaine discussion avec vos potes et demandez-leur comme ça quelle est la capitale du pays. Eh bien, la capitale de la Bolivie est… Sucre. Et toc !

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Peu de chose à vous mettre sous la dent concernant La Paz si ce n’est que :

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  • les couchers de soleil sur cette ville en forme d’amphithéâtre sont somptueux avec en toile de fond le Nevado Illimani (sommet à 6'460 mètres d’altitude),

  • les places de jeux ont été privilégiées au détriment des musées, suivant la volonté des enfants.

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Cochabamba

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Pour rejoindre Cochabamba, nous avions deux options : le bus ou l’avion. On jette un coup d’œil au guide qui parle de 8 heures de route difficile pour traverser la cordillère des Andes et de seulement 40 minutes de vol dans un décor montagneux à couper le souffle. Le choix est donc vite fait d’autant que les vols internes sont bon marché en Bolivie.

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Un avion, la traversée de la cordillère… Vous connaissez le film « Les Survivants » ? Stéphane, en fin pédagogue, passera ce qu’il nous reste de temps avant le décollage à nous raconter la tragédie jusque dans les moindres détails.

C’est donc les mains moites et collés au siège que nous franchirons les montagnes, qui plus est, sans une once de paysage. Ce n’était peut-être pas plus mal ainsi…

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Désolé, mais là encore, il n’y a pas beaucoup à dire sur l’étape Cochabamba (2'500 mètres d’alt.) qui a servi surtout de palier dans notre descente d’altitude après 50 jours entre 3'400 et 4'200 mètres.

Santa Cruz

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La raison de poser nos sacs dans cette ville du bassin de l’Amazone, la plus peuplée du pays, tenait en premier lieu dans la visite du Parque Nacional Amboro, royaume du jaguar. Arthur et Laetitia étaient plus qu’excités à l’idée de rencontrer l’animal dans son habitat naturel. Nous, un peu moins !...

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La traversée de rivières en pick-up pour rejoindre le campement, les lianes en forme de balançoires, le guide avec une machette longue comme le bras, la baignade dans un cour d’eau sauvage, les singes dans les arbres surpris en fin d’après-midi, le souper en plein air à la lueur d’une chandelle, les lucioles avant le coucher, la voie lactée comme jamais vue… et ce sont deux jours dans la jungle qui rendent vos enfants heureux.

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Au final, pas de jaguar, bien qu’une trace quand même, pile au milieu du sentier ðŸ˜Š, mais une nature comme on ne la connaît plus, vierge, sans présence humaine et… généreuse : des piqûres de moustiques par dizaines, trois tiques, dont une sur la paupière de Stéphane, des morsures d'abeilles noires (elles n’ont pas de dard, mais on peut vous garantir que ça fait mal quand même !), de belles attaques de mouches suceuses de sang et une chenille urticante... Même le sac de Nathalie s’est fait sectionner la lanière par un scarabée !

Sucre

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La capitale du pays ! Et dire que nous avons hésité à y venir.

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Des rues aux murs blancs sous le bleu du ciel, des parcs verdoyants, de beaux clochers, la « ville blanche » est sublime. Selon nous, la plus jolie ville du pays.

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Sucre, c’est aussi une belle rencontre : Lorenzo, un franco-suisse fraîchement quarantenaire, barbu, et adorant les enfants… enfin quelque chose comme ça. En aussi peu de temps qu’il faut pour le dire, il a remis les clefs de son appartement, quitté son boulot et liquidé ses affaires pour se retrouver ici, en Bolivie, avec un sac sur le dos, acheté la veille du départ à Décathlon. Le courant a très vite passé tant est si bien que notre prochaine étape, le Salar d’Uyuni, se conjuguera à cinq.

À très bientôt

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