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Si vous regardez attentivement notre blog et l’Itinéraire prévu, vous remarquerez que le Costa Rica ne figure pas sur la feuille de route.

 

Comment ?! Une feuille de route ??

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Ben, en fait, de feuille de route, nous n’en avons pas vraiment. En avoir une imposerait un rythme et des choix à faire bien trop à l’avance à notre goût. Et dans l’édition 2016/2017 de notre dictionnaire personnel, les mots organisation, planification, anticipation ont été biffés. Nous naviguons à vue avec, pour unique boussole, nos envies du moment. Les agences de voyages sur mesure sont légion dans notre pays, mais pas une de proposer des offres qui laisseraient libre cours à l’imagination du voyageur. À quand la première agence de voyages désorganisés ?

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Sans états d’âme, nous avons dit adieu et laisser Joséphine sur un parking de l’aéroport de Los Angeles. C’était le 15 janvier. L’espace d’un bref instant, la question de la garder pour l’Amérique du Sud s’est posée. Mais la traversée de la frontière nord-mexicaine n’est certainement pas le tronçon routier le plus sûr de la planète à faire lorsqu’on est gringos avec deux enfants. Et qu’aurait-on fait de « notre » Cadillac made in US au milieu de la pampa ? Elle attirait déjà les regards dans le nord, alors au sud… Cela signifie que les sacs et leurs 65 kg ne sont plus logés dans le coffre d’une voiture, mais reviennent désormais masser nos trapèzes et malaxer nos phalanges lorsqu’ils n’ont pas été jetés dans la soute d’un vieil autocar de ligne.

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Avec le Costa Rica, c’est un nouveau monde qui se dévoile à nous. Changement de langue, de culture, de saison. D’autres saveurs, d’autres inspirations. La peau se colore, le « r » se roule dans les bouches, les températures flirtent avec les 30°C. Des journées à la routarde sans grand confort, sans climatisation, des journées poussiéreuses de bus et de marche, de sueur sur les tempes et des repas du soir, pour 1'500 colones (< CHF 3.-), pris dans des sodas sans chichi, une Imperial bien fraîche à la main (bière locale). Des journées comme on les aime qui nous rapprochent, en somme, de la vie des Ticos (surnom que se donne les costaricains), un peuple généreux, chaleureux et accueillant, prenant la vie toujours du bon côté, sans stress, en toute simplicité.

 

Pura Vida ! comme ils disent ici. Une existence pure vécue dans le plus grand respect de la nature et d’autrui. En ces temps de trumperie, les grands de ce monde feraient bien d’en prendre de la graine…

 

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Côte caraïbe

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Pas besoin de l’usage d’un guide pour prendre conscience que les forêts silencieuses du Canada sont à 5'000 km d’ici. Il suffit de prêter l’oreille. Dès l’aube, ça jacasse sec dans la jungle ! Et pendant que toucans arc-en-ciel, tyrans quiquivi et classiques de Montezuma accordent leur instrument à bec, les eaux turquoise de la mer des Caraïbes ramènent du large une brise bienvenue faisant frémir les hautes branches des arbres tropicaux comme les cordes d’un violoncelle. Aux premières loges, balancé par les mouvements d’un hamac, on ne rate pas une croche de la mélodie. Les yeux mi-clos, le regard flottant, la vie est belle à Cahuita, près de la frontière panaméenne.

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"Dur sera le retour en Suisse."

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Pour la centième fois durant ce voyage, cette pensée rabat-joie, croqueuse de présent, trotte dans notre tête. Pour la centième fois, la peur du vide, à notre retour. Mais cette fois-ci, sans savoir pourquoi, on s’en contrefiche. Ni d’hier, ni de lendemain. Ni avancer, ni reculer. Un état de plénitude total.

gauche  droite

gauche  droite

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Doucement bercé, le corps en suspension, l’esprit vagabonde. Rien d’autre qu’un petit instant de  b o N h E u R.

 

De retour en Suisse, avant la voiture, avant même l’abonnement CFF, c’est sûr, on s’en achètera un, de hamac…

 

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Et l’école dans tout ça ?

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Avant que les chaleurs ne soient trop lourdes, les matinées sont occupées par un peu de math, de français et d’allemand. L’école est faite sur la table de la terrasse de notre cabina, une petite case aux murs bleus cadrant parfaitement avec la nature avoisinante. En ces lieux, battements d’ailes, craquements de branches, difficiles de capter l’attention des enfants plus de quelques minutes. Singes hurleurs sautant dans les branchages, lézards se faufilant sous les feuilles, les occasions ne manquent pas pour déconcentrer la classe. Et si quelque plumage, bec ou cri n’a pas encore été vu ou entendu auparavant, la maîtresse, en personne, bondit de sa chaise pour tenter d’apercevoir le nouveau venu. Dans ce genre de moment, la matière officielle du PER se transforme souvent en un cours de sciences naturelles improvisé.

 

Que voulez-vous, l’homme est de nature curieuse…

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A bientôt

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