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Puerto Viejo de Sarapiqui

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Cette petite ville de 7000 âmes se trouve (encore) à l’écart des grands axes touristiques du Costa Rica. C’est ce que nous recherchions. Elle n’en demeure pas moins un lieu très agréable où séjourner, à tel point que nous y resterons une dizaine de jours, nous liant d’amitié avec une famille locale adorable, de l’arrière-grand-maman aux arrière-petits-enfants. Dès les premières minutes, nous avons été considérés comme des membres de la famille. Le soir, nous pouvions utiliser leur cuisine privée ; des après-midis durant, nous partions avec les petits-enfants au terrain de foot jouer des matchs Costa Rica – Suisse très accrochés, et, à toute heure du jour, nous recevions de Liliana, la maîtresse de maison, des petits plats allant du plantain frit au riz au lait, en passant par des assiettes de fruits aux saveurs paradisiaques. Même la voiture étaient mises à notre disposition lorsque nous voulions nous rendre aux alentours. C’est dire !

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Doucement, la vie coule à Sarapiqui, à l’image de ses deux rivières qui l’enlacent, le rio Puerto Viejo et le rio Sarapiqui, ou comme lors de ce beau dimanche 5 février passé ensemble. En voici quelques instants…

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Aidés du réveille (en bons Suisses, il ne faut pas se mettre en retard), nous nous levons aux aurores pour aller déjeuner. La petite horloge de la cuisine indique 5h55, il est en réalité 6h30. Mais quelle importance ? Dans l’assiette de Laetitia, Nathalie et Stéphane, un tamal deserto, une pâte de maïs tiède fourrée de viande de porc, de légumes et d’épices, le tout enrobé d’une feuille de bananier que l’on mange traditionnellement au mois de décembre, durant la période de l’Avant et à Noël. Non seulement ça tient au ventre, mais c’est délicieux !  Dans l’assiette d’Arthur un… pain toast beurré. Bien qu’il fasse des efforts, et nous les voyons, le garçon est encore parfois réticent quand il s’agit de goûter à la nourriture locale. Mais quelle importance ? Ça viendra.

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En bons Suisses (malgré des mois de voyage sans grandes contraintes horaires, le facteur temps reste péniblement ancré : cela doit être un truc inscrit dans les gènes ou profondément enfouit dans le cerveau reptilien de l’homo-helvéticus…), en bons Suisses, donc, nous faisons activer les enfants qui tardent à terminer : « Dépêchez-vous de finir, ils viennent nous chercher à 7 heures. Il faut encore se brosser les dents, aller aux toilettes, et pis, et pis… ». Finalement, sans se presser, ils viendront nous chercher à… 8h15. Mais quelle importance ?

Départ à douze dans un van pour le parc La Paz Water Fall, recueillant pumas, ocelots, jaguars et d’autres animaux plus vraiment aptes à la vie sauvage de la jungle.

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À lui seul, le trajet en vaut la chandelle. Une vingtaine de mots d’espagnol pour Stéphane, une poignée de plus pour Nathalie. Mais quelle importance ? Alors on essaye, on bruite, mime, invente des termes, on brode un peu l’accent en décorant parfois l’extrémité des mots, tantôt de « a », tantôt de « o ». Vingt mots, c’est maigre pour se faire comprendre, mais assez, à grand renfort de gestes et d’imagination, pour laisser une place à l’humour et rire avec tous nos compagnons.

L’entrée du parc est chère pour les étrangers. La règle est simple au Costa Rica. Un Tico paye sept, voire dix fois moins son billet pour les parcs nationaux.  Nous trouvons juste de payer plus, mais à ce point, nous avons le sentiment désagréable d’être parfois les vaches à lait du pays, lorsque nous passons à la caisse. Nous discutons dans la voiture et avons deux approches distinctes pour tenter de payer « local » :

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  1. Enfoncer les casquettes sur la tête, surtout ne pas parler et essayer de se faire passer pour des locaux, pendant que nos amis achètent tous les billets ;

  2. Rester à découvert et faire comprendre que la famille costaricaine nous « invite » et qu’elle paye la somme totale.

 

Andres, le papa, observe un instant Stéphane, sa casquette et son appareil photo vissé sur le sternum et estime, sourire aux lèvres, que si Nathalie peut encore passer pour une des leurs, Stéphane n’a aucune chance. La solution 2 est donc retenue, ce qui se révèlera le bon choix puisqu’elle fonctionnera. Muy Bien !

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Pour le midi, nous pensons aller manger au restaurant du parc, mais les prix sont eux aussi « touristiques ». Quelle importance ? Victuailles et boissons fraîches nous attendent dans le coffre, nos hôtes avaient de toute façon prévu de nous offrir le repas !

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Nous passons l’après-midi dans un autre parc à faire de la barque sur un petit lac, du pingpong, des fléchettes et… de la pêche à la truite sous une pluie battante.

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Nous rentrons le soir de bonne humeur, le cœur léger, avec le sentiment d’avoir véritablement vécu une journée dans la peau d’un Tico. Un peu fatigués, nous nous demandons comment nous allons faire pour le souper, car nous n’avons rien à nous mettre sous la dent et peu d’énergie pour ressortir manger. Mais quelle importance ? Nos amis sont encore là et, comme pour nous prouver une fois de plus leur générosité, ils prépareront les truites que nous mangerons tous ensemble.

 

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De Puerto Viejo de Sarapiqui à La Fortuna, où l’éloge du bus

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C’est en bus, au matin du 10 février, que nous quittons le « vieux port » de Sarapiqui pour La Fortuna, une petite bourgade plus à l’ouest et bien plus touristique. Ce n’est pas tant que nous aimons nous retrouver avec nos « semblables » mais, avec le volcan Arenal qui la domine, La Fortuna est jolie et constitue un bon point de départ pour découvrir le nord du pays.

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On raffole des transports publics. Primo, le porte-monnaie ne s’en trouve pas trop allégé (les tickets s’achètent ici pour une bouchée de pain), secundo, cela offre des heures entières de liberté, laissant les tracasseries de la route au chauffeur.

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Dans une journée de bus, il y a d’abord le regard des Costaricains que l’on croise, parfois fatigué après le travail, mais jamais triste. Le plus souvent, c’est une immense douceur qui s’en dégage, une douceur qui ne ment pas et reflète une vraie gentillesse. Cela fait du bien. Il y a ensuite de sérieuses parties de « pain un, pain deux, …, pincette ! » sur les genoux et des devinettes sans fin avec les enfants. Un peu plus tard, par la fenêtre, c’est au tour des images de défiler : au bord de la route, des vendeurs d’ananas, de fraises ou de pipas, des hommes à cheval coiffés de chapeau de cow-boy, des écoliers en uniforme et des paysans bottés. Plus loin, entourés d’une végétation luxuriante, des urulus (vautours locaux) se disputant la part du lion devant la carcasse d’un iguane, des vaches pakistanaises bosselées et maigrelettes paissant à-côté d’aigrettes à la blancheur immaculée ou encore ce rapace planant haut dans le ciel, dont on jalouse, confinés dans notre espace réduit, le silence et le vent. Il y a aussi les « gousi-gousi » à Sebastian, notre voisin de huit mois, qui, assis sur sa maman, attrape et mordille tout ce qui passe, surtout d’ailleurs le t-shirt d’Arthur. Dans un bus, après six mois loin du pays, c’est soudain un gros morceau de gruyère, un mille-feuilles débordant de crème fouettée, 500 grammes de filets de perches meunières, une bouteille de petite arvine qui dansent cruellement devant vous. Vers les 16 heures, derrière la vitre, il y a une gorge terriblement asséchée et des gouttes sur la nuque que l’on préférerait voir perler sur le verre embué d’une cerveza bien fraîche. Puis enfin, vers les 17h30, la délivrance quand les roues s’immobilisent dans la gare routière de La Fortuna et que tête et jambes peuvent enfin se dégourdir un bref instant… avant de reprendre le sac sur le dos et de s’en aller à la recherche d’une chambre pour la nuit.

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À La Fortuna, nous décidons quand même de louer une voiture. Le bus, c’est bien, mais nous nous fixons des limites lorsque certains endroits sont trop difficiles d’accès en transport en commun. Nous poursuivons vers le nord, à environ 20 km de la frontière nicaraguayenne, dans une zone moins peuplée (de touristes), appelée Caño Negro. Ici, quelques heures de bateau sur le rio Frio nous ferons voir des centaines d’oiseaux et bon nombre de caïmans. Une abondance de faune et de flore à vous donner des frissons !

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Quelques jours au parc national du volcan Tenorio, un rapide détour par playa Hermosa sur la côte pacifique pour une dernière trempette et une marche au sommet du volcan Irazu à 3400 mètres d’altitude viendront clore ces 40 jours au Costa Rica.

 

40 jours de pur bonheur…

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Le 23 février à 12h43, notre avion décolle de San José pour l’hémisphère sud, direction le Pérou et sa capitale Lima.

 

PURA VIDA AMIGOS ;-) !

Puerto Viejo de Sarapiqui

La Fortuna

Caño Negro

Parc national du volcan Tenorio

Sur la route vers le Pacifique

Playa Hermosa

Volcan Irazu

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